Protection des plantes Les invasions en question
Près de 170 personnes ont assisté à la journée d'étude sur les nouveaux bioagresseurs en espaces verts organisée à Paris, le 7 avril dernier.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Près de 170 personnes ont assisté à la journée d'étude sur les nouveaux bioagresseurs en espaces verts organisée à Paris, le 7 avril dernier.
Ya-t-il un point commun entre les plathelminthes, la processionnaire du pin, la pyrale du buis, Cylindrocladium buxicola ou la chalarose du frêne ? Tous ces bioagresseurs causent d'importants dégâts en espaces verts et ont fait l'objet d'une conférence qui s'est tenue début avril à l'école Du Breuil, à Paris (75). L'établissement de formation spécialisé dans les arts et techniques du paysage et la mairie de Paris s'étaient fixé pour objectif de rappeler les introductions récentes, les risques associés, ainsi que les méthodes alternatives de lutte et la réglementation phytosanitaire. « Former nos agents, comme l'a rappelé Caroline Haas, responsable des Sciences et techniques du végétal, à la direction des espaces verts et de l'environnement de la Ville de Paris, est un des quatre facteurs clés pour la protection des végétaux. » Il faut également savoir rester attentif, poursuivre la recherche et développement et maintenir les réseaux de veille sanitaire. Les jardiniers doivent faire face à des espèces nuisibles envahissantes, indigènes sur notre territoire et se développant rapidement, comme la processionnaire du pin. Originaire du bassin méditerranéen, elle progresse chaque année un peu plus vers le Nord, profitant certainement du réchauffement climatique. Son contrôle, comme pour n'importe quel autre bioagresseur, nécessite de bien connaître son cycle de développement, qui dépend des températures. Ceci afin de positionner les différents outils de lutte au bon moment : Bacillus thuringiensis, piège à chenille, phéromone... Les recherches en cours portent sur le piégeage de masse et la confusion sexuelle. De nombreux bioagresseurs, dits invasifs, viennent d'autres pays ou continents. Les introductions se sont multipliées ces trente dernières années avec les échanges internationaux. Et ce malgré la réglementation mise en place : contrôles aux frontières, passeport phytosanitaire européen, mesures d'urgence, etc.
Surveiller et prévenir Pour certaines maladies comme celles associées au dépérissement du buis ou la chalarose du frêne, il n'existe pas de solution curative. Bien connaître les symptômes constitue alors le seul moyen de limiter les risques en détruisant les plantes infectées. Faute de produits phytosanitaires efficaces, la situation peut cependant vite dégénérer, comme l'ont témoigné Patrick Borgeot, chef jardinier au domaine de Vaux-le-Vicomte (77), et Marc Jones, de la pépinière Les buis de Beausséré (60). Comment réagir ? Remplacer les plantations par d'autres essences et diversifier la palette végétale, en attendant mieux ? Sélectionner des espèces tolérantes tout en recherchant des solutions ? Un peu tout cela à la fois. Des programmes de R & D, comme SaveBuxus, développent des stratégies de biocontrôle adaptées aux différentes problématiques. De nouveaux outils, comme le diagnostic moléculaire des champignons lignivores développé par Alcina, facilitent le suivi sanitaire des végétaux. Les solutions, complexes, obligent le gestionnaire à bien se former et s'informer, tant elles reposent sur l'observation et la prévention : un nouvel état d'esprit qu'il faut dès à présent intégrer, car en janvier 2017 les produits chimiques de synthèse seront majoritairement interdits en espaces verts.
V.V.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :